Edward Abbey, Doug Peacock, Terrorisme écolo et nature-writing
(30 pages)
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C’est en lisant une biographie de Jim Harrison (celle faite par son traducteur Matthieussent) que j’ai rencontré pour la première fois le nom d’Edward Abbey. « Chacun à sa manière », y lisait-on, « Edward Abbey et Jim Harrison s’opposent violemment à cette inconscience de prédateur qui imprègne la mentalité américaine depuis l’origine ». Et ailleurs, peut-être dans une de ses interviews, Jim Harrison va même jusqu’à dire qu’il considère Edward Abbey comme l’un des plus grands écrivains de l’Ouest. Et puis voilà que je découvre dans le dernier catalogue que m’envoie mon libraire Ken Lopez de Hadley dans le Massachussets le roman-culte d’Edward Abbey, dans une édition anniversaire publiée en 1985, 10 ans après sa première parution, une édition sur papier spécial, numérotée et signée par l’auteur. Et, en plus, véritable cerise sur le gâteau, illustrée par un dessinateur fameux, roi de l’underground, des BDs pour Adultes, le créateur de Fritz the Cat en personne, Robert Crump (ce Crump qui vit d’ailleurs aujourd’hui dans le sud de la France et a été célébré il y a quelques années, bien tardivement, me semble-t-il, au Festival d’Angoulême). Je l’ai bien sûr commandé et je viens de m’en délecter. Je crois qu’il y a longtemps que je n’avais pas autant ri, à haute voix, en lisant un bouquin. Voir Edward Abbey. The Monkey Wrench Gang, Tenth Anniversary Edition, Ill. R. Crumb, édit. Dream Garden Press, Salt Lake City, 1985.
The Monkey Wrench Gang
Un monkey wrench est comme chacun sait, ou comme chacun devrait le savoir, une clé à molette (d’ailleurs je crois que le bouquin a été traduit en français avec le titre de Gang de la Clé à Molette ; mais je pense que ceux qui le peuvent devraient le lire en anglais parce qu’ils perdraient forcément beaucoup de son sel dans la traduction). Le fameux « Gang » est constitué de quatre membres tous aussi farfelus les uns que les autres.
Il y a d’abord Seldom Seen Smith, présenté par l’auteur comme un Jack Mormon. Qu’est-ce qu’un Jack Mormon. Une espèce de faux Mormon. Un type qui boit, jouit, ne va pas souvent au Temple, mais reste plus ou moins attaché à sa communauté. D’ailleurs le nom de famille de Seldom Seen est Smith. C’est aussi celui du père fondateur. Il en est peut-être même un descendant. Et comme les Mormons Seldom pratique ce que l’auteur appelle le mariage multiple. Mais il s’arrange pour que chacune de ses trois femmes habite à une journée de voyage l’une de l’autre. C’est peut-être pour cela qu’elles trouvent qu’elles ne le voient pas assez souvent et qu’elles ont décidé de lui donner ce prénom original de Seldom Seen (rarement vu). S. S. Smith a un métier. Il est guide et emmène des touristes descendre sur ses canots pneumatiques les rapides du Colorado (c’est ainsi qu’il va faire connaissance avec les trois autres membres du gang). Il faut croire qu’il en reste des rapides malgré ce qu’en dit l’auteur. « La pauvre rivière Colorado qui était dans le temps libre, sauvage et d’une magnifique couleur dorée, comme son nom l’indique, est maintenant complètement apprivoisée, domestiquée par le grand barrage (le Glen Canyon Dam), claire et verte comme les eaux des glaciers. Un fantôme de rivière, survolée d’esprits de mouettes et de pélicans et qui n’est plus habitée que par des esprits de castors ». Seldom Seen a une idée fixe. faire sauter le barrage. Au début de l’histoire on le voit agenouillé en plein milieu du pont face au Glen Canyon Dam, priant Dieu. « Dear old God, vous savez comme moi comme c’était avant.
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